DIAPHANE MONOCHROME RVB 01

Claudine Doury
Sasha
2012

Sasha, qui fut petite fille, a grandi. Sasha devient une jeune fille et se cherche aussi bien dans le miroir que dans le territoire qui fut celui, originel, de sa mère. Un territoire de forêt, de magie et d’images donc, de ces territoires dans lesquels on peut inventer contes et illusions. (...) Un monde aquatique aussi, comme pour une renaissance dont la pureté se parera de robes blanches pour fêtes de contes de fées d’un autre âge. On pourra marcher sur les eaux, en avoir l’illusion au moins, comme l’on rêvait, plus jeune, de voler. On pourra ressortir de l’eau, en compagnie de la copine, l’amie, le double, coiffées d’algues vertes, devenues le temps d’une baignade des personnages sans identité dans une nature intouchée. (...) On pourra détenir le renard mais on s’enfuira dans un grand envol de poussière blanche, de bribes de temps. Puis, un jour, on coupera la tresse blonde et on la conservera comme la photographie conserve dans le miroir l’image du visage. (...) Une alliance de mystère, de magie, de temps indescriptible et de beauté parfois vénéneuse installe un monde en suspension. Nous sommes parfois tentés de nous y perdre mais nous constatons bien vite qu’il nous est impossible d’y pénétrer. Nous avons, sans doute, trop vite oublié que nous avons vécu cela et n’avons su le préserver suffisamment. Une gravité, une tristesse légère, nous envahissent alors. Les feuilles jaunissent un peu au bord de l’étang. Il est trop tard. Le temps a passé ». Christian Caujolle, été 2011

Claudine Doury est née en 1959 à Blois. Elle est représentée par la galerie Camera Obscura et la galerie Particulière à Paris et est membre de l’agence VU’. Bibliographie : Sasha, Caillou bleu, 2011 ; Loulan beauty, Le Chêne, 2007 ; Artek, un été en Crimée, La Martinière, 2004 ; Peuples de Sibérie, Seuil, 1999.