EXPOSITIONS
Sur tout le territoire des Hauts-de-France
Tout au long de l'année Diaphane organise plusieurs expositions, certaines dans les locaux du pôle photographique à Clermont et d'autres, hors les murs, dans des lieux d'exposition partenaires. Galerie scolaire, parking, église, parc, espace culturel... Diaphane varie les lieux d'exposition sur tout le terrioire pour permettre à chacun de découvrir la photographie. Les photographies présentées sont à la fois celles d'artistes dans le cadre de travaux personnels ou à l'issue d'une résidence et celles des particpants aux ateliers organisés sur tout le territoire.
Les expositions présentées ci-dessous sont celles des photographes professionnels.
ENRACINÉS
Victorine Alisse
Exposition du 2 février au 5 mai 2024
46 rue Principale, 60120 Le Crocq
L'exposition de Victorine Alisse croise deux séries de photographies sur la ruralité, qui nous entraine sur deux berges de la méditerranée. Dans ces deux projets, la photographe s’attache aux relations qu’entretiennent les habitants à leurs terres et qui font des acteurs vivants de ces territoires.
Nous resterons ici tant qu’il yaura encore du thym et des olives
Non loin de Bethléem, au creux d’une vallée, le village palestinien de Wadi Fukin - 1 400 habitants - est littéralement encerclé par deux colonies israéliennes. L’expansion croissante de ces dernières et de leurs infrastructures menace de plus en plus les terres du village. Pendant plus d’un an, au cours de plusieurs séjours, j’ai partagé le quotidien des agricultrices et des agriculteurs de Wadi Fukin, et je les ai photographiés au travail. Certains d’entre eux ont choisi une ou plusieurs photos et y ont inscrit leurs pensées et leurs sentiments. Tous ont en commun un attachement viscéral à leur terre et à leur village. J’espère pouvoir montrer, avec cette série “Nous resterons ici tant qu’il y aura du thym et des olives”, les faces cachées des politiques d’accaparements et d’expulsion menées depuis des décennies par Israël, ainsi que la résilience et l’abnégation des agriculteurs de Wadi Fukin qui, malgré une situation de plus en plus précaire, continuent de résister silencieusement. Car sans la terre, il n’est pas de futur possible.
On avait tous un paysandans la famille
En trente ans, la France a perdu progressivement plus de la moitié de ses exploitants agricoles : 200 fermes disparaissent chaque semaine et un agriculteur sur deux ignore s’il aura un successeur. En cause : l’accès difficile au foncier et le coût de transmission des exploitations. Pourtant, le lien immuable des agriculteurs et agricultrices à la terre est toujours aussi présent. Dans ce travail, je souhaite comprendre la transmission centenaire des fermes de génération en génération, qui est aujourd’hui menacée. Je suis partie à la rencontre d’agriculteurs dont les histoires racontent la transformation du monde agricole. J’ai voulu documenter un mode de vie en voie de disparition.
PAYSAGE HABITÉ
Valentine Vermeil
Exposition du 2 février au 5 mai 2024
Place de l'Épine, 80560 Acheux-en-Amiénois
EN SCÈNES
Marielsa Niels
Exposition du 2 février au 5 mai 2024
À l'angle de la rue des Écoles et de l'allée d'Arsy, 60190 Avrigny
Jeunes efforts, espoirs du sport dans le Clermontois
Gilles Leimdorfer
Exposition du 16 septembre au 13 novembre 2023
Espace Culturel Séraphine Louis, 11 rue du Donjon
Voici neuf jeunes clermontois aux parcours sportifs prometteurs. Je les ai photographiés pendant leurs longues heures d’entraînement et je vous livre là un témoignage de leur travail patient bien loin de l’image spectaculaire que la publicité et le sport spectacle nous imposent désormais. Vous ne trouverez pas là de visages grimaçants, de poings vengeurs, de cris belliqueux.
Nollyne, Oussama, Mathis, Imane, Liam, Lilian, Enzo, Ayana, Yacine sont des jeunes comme les autres. Enfants, ils jouaient et le sport aussi était un jeu. Boxe ou karaté, judo ou rugby, handball ou tennis qu’importe, du moment qu’on court, qu’on saute, qu’on bouge et qu’à la fin, épuisé et heureux, on s’allonge, étonné de ce corps si faible et si puissant à la fois. Oui, des jeunes comme les autres, mais l’hiver, quand il fait nuit et froid, quand, fatigué d’une journée d’école on préfère rester chez soi, ils ressortent, ils disent à leurs amis "je peux pas, j’ai judo, j’ai tennis, j’ai… " et ils vont s’entraîner. Et là, dans les gestes répétés inlassablement, les jeux d’enfants ne sont plus qu’un vague souvenir. Il faut grandir, en muscle, en souffle, en puissance. Il faut demander au cœur, au corps des choses impossibles et vaincre le découragement, cet adversaire bien plus dangereux que tous ceux affrontés en "compet’" le dimanche matin quand les autres dorment encore.
Ces images rendent compte de ce quotidien, de ce lent travail et de la poésie qui s’en dégage parfois au détour d’un geste et de l’infinie patience de ces jeunes efforts…
LA VIE DES GENS
Morgane Delfosse
Exposition du 24 mai au 20 août 2023
Place de l'Hôtel de ville, rue de Marseille 60360 Hétomesnil
« Depuis 2014 à Thieuloy-Saint-Antoine, une commune rurale de l’Oise, l’entrepôt d’une ancienne entreprise de menuiserie est devenu le berceau d’un projet vertueux : le Grenier Vert. La vie des gens est le fruit d’une immersion dans cette recyclerie, où défilent souvenirs abandonnés et choses sans intérêt apparent qu’on accumule au fil du temps.
Cette série, pleine d’admiration et de tendresse pour un endroit rempli de vies simples et cabossées, leur est entièrement dédiée. »
DYSTOPIA
Alexa Brunet
Exposition du 24 mars au 8 mai 2023
Place de l'Hôtel de ville, 02340 Montcornet
« Depuis les années 70, 60 % des agriculteurs ont disparu et parmi les survivants le suicide a un taux de prévalence de 20 % supérieur à la moyenne nationale. L’érosion des sols s’aggrave sans cesse avec la perte de la matière organique, indispensable à la vie. Des centaines de races animales ont disparu. Les pesticides se retrouvent dans nos assiettes et les algues vertes sur les côtes. Le modèle agroalimentaire breton est en faillite tandis que la faim gagne dans le monde. Derrière la « modernisation » se dissimulait une industrialisation encouragée par l’État, l’utopie des années 60 est devenue dystopie. Ce retournement, Dystopia le raconte par les mots et par les images. 2030, c’est déjà demain ».
Terragraphy
Cinzia Romanin & Thomas Noceto
Exposition du 18 mars 2023
Maison Diaphane, 60600 Clermont
« Le projet " Terragraphy " invite à s’interroger sur l’avenir du monde de la construction au travers de la thématique des matériaux, de leurs origines, de leur (ré)utilisation et de leur impact environnemental. Ce projet est aussi l’occasion d’imaginer un processus d’impression qui utilise des pigments issus des terres photographiées afin de révéler chaque paysage par sa propre matérialité. De part son approche artisanale et son affinité avec les procédés photosensibles de la photographie et de la sérigraphie, la dénomination " Terragraphie " a alors été inventée. »
Quelle Histoire !
Gil Lefauconnier
Exposition du 18 mars au 30 avril 2023
Espace Culturel Séraphine Louis, 60600 Clermont
Cette exposition rassemble les travaux du photographe Gil Lefauconnier, accueilli en résidence à Clermont, dans le cadre du dispositif Capsule du Ministère de la Culture. Avec la participation de l'association le Papotager d’Isabeille, la Résidence du Clos de Censé, l’association l’Art de la diversité, GEM le renouveau, les Mercredis loisirs, et le club de lecture, les élus et les services techniques de la ville, mais aussi le Centre Hospitalier Isarien, le Pôle emploi, la Mission locale et les Rencontres Musicales de Clermont.
Rendez-vous
Maria Mäki
Exposition du 12 mars au 24 avril 2022
Espace Culturel Séraphine Louis, 60600 Clermont
« Le monde que nous percevons à travers l'espace public est très différent de celui que nous percevons à travers un espace intime et familier. Nos sens perçoivent différentes couches d'existence. En arrivant à Clermont-de-l'Oise, j'ai eu l'impression d'être exclue à l'extérieur par des clôtures et des grilles. Murs de pierre, haies, clôtures de jardin, fils barbelés, rideaux de fer. Rien de ce à quoi j'étais habitué.
Nous ne nous connaissions pas, mais ces rencontres et ces séjours dans le cadre privé ont rendu l'inconnu familier. La carte que je me dessinais commençait à se remplir : ici, j'ai mangé des huîtres pour la première fois. Là, nous étions silencieux et n'entendions que le bourdonnement des arbres. C'est sur ce marché que j'ai rencontré Jean-Marc. »
Réparer
Chroniques ouvrières du Bassin Creillois
Morgane Delfosse
Exposition du 5 février au 8 avril 2022
Recyclerie Le Grenier Vert - 60210, Thieuloy-Saint-Antoine
« Réparer est un documentaire photographique débuté en 2019 autour de femmessouffrant de fistules obstétricales, iatrogènes ou traumatiques en Républiquedémocratique du Congo. [...] Selon l’Organisation mondiale de la Santé, plusde deuxmillions de femmes vivent avec une fistule non traitée en Afrique subsaharienne et enAsie. La série raconte lequotidien de certaines d’entre elles au sein de la maison de laRose de Jéricho à Kinshasa. À quelques encablures del’hôpital, ce lieu tenu par desreligieuses les accueille en convalescence ou dans l’attente de soins. »
Chroniques ouvrières du Bassin Creillois
« Dans l’entrepôt tentaculaire, le petit atelier familial, la fabrique ancestrale ou l’exploitation flambant neuve, les savoirs-fairesont différents mais les humains se ressemblent. La série issue de ce temps de création dans le grand bassin industrielcreillois navigue de gestes répétés en visages lucides. Toutes et tous ont une histoire à raconter, posent un regard digne etconstant sur ce qui les occupe. Malgré la relative beauté que l’on peut observer dans les rouages d’une machine, ce sontbien de leur courage et de leurs rêves d’ailleurs dont il est question dans ces images. Ce travail leur est dédié. »
Le Commun
Cédric Martigny
Exposition du 23 octobre au 3 décembre 2021
Eglise de Rémécourt - 60600 Rémécourt
« Accueilli dans le Pays du Clermontois pour les 60 ans de la Communauté de communes, j’ai choisi de questionner “le commun” au sein de chacune des 18 communes du territoire. L’idée de commun a une histoire longue et riche, qui va des “commons“ anglais (gestion des pâturages et prairies) à des mouvements plus contemporains comme les mouvements des places, la ZAD de Notre-Dame-des- Landes ou l’expérience municipaliste du Rojava en Syrie. Ces mouvements ont développé des espaces communs de délibérations et d’actions en dehors de l’intervention de l’état et du marché.
Ces grands exemples sont bien connus, mais qu’en est-il du commun dans le Pays du Clermontois ? Je suis ainsi parti à la rencontre des maires et des habitants en leur posant simplement la question: “Le commun, pour vous c’est quoi ?“ Après un moment de réflexion, les réponses ont été aussi étonnantes que variées : le sauvetage d’un arbre remarquable de la commune, l’entretien de la mare aux canards au centre du village, l’organisation d’un festival sur des questions écologiques et sociales, un lieu de rencontre et de partage dans un potager… Reprenant un principe ancien de tableaux vivants et de photographies scénarisées, j’ai conçu des mises en scènes négociées avec les habitants, autour de la question du commun, où le “faire ensemble“ croise des préoccupations et des centres d’intérêt propre à ce Pays. »
Silence pétanque club
Matthieu Cauchy
Exposition du 18 septembre au 17 décembre 2021
Maison Diaphane - 16 rue de Paris, 60600 Clermont-de-l’Oise
« Cette série documente la vie d’un groupe de joueurs du Pétanque Club Le Silence Bruxelles, situé en bas de chez moi. Mes photographies se sont rapidement articulées autour du jeu: le club m’est apparu, non comme un lieu de compétition, mais comme un espace social. Chaque morceau de vie résonnait singulièrement dans cet espace de cent mètres carrés, photographié comme un petit théâtre. Les objets présents dans le club et le décor m’ont permis de donner une proportion à la vie sociale qui s’y déroulait et au huis clos que le format carré de mes images rendait visible. Avec la répétition des rituels qui prenaient place chaque semaine, je me suis inscrit dans une démarche photographique lente où chaque détail et variation portaient en eux une avancée narrative significative au jour le jour. Après un mois passé avec les joueurs, j’ai édité un magazine pour leur offrir et ainsi les inclure dans l’approche photographique. À la fin de la saison, les joueurs ont organisé et mis en scène une exposition dans le club avec leurs propres photographies. »
Hyper Life
Stéphanie Lacombe
Exposition du 18 septembre au 8 novembre 2021
Parking de l'Intermarché - 02820 Saint-Erme Outre et Ramecourt
« Dans le nord de la France, en Champagne Picarde, on ne parle pas de ville mais de bourg, de village, ou de commune, dont la plus grande compte un peu plus de 2000 habitants. Ici, pas de cartes postales pittoresques. Les bombardements ont démoli les villages authentiques, qui ont été reconstruits à la va-vite: autour des églises, pas de place de marché, plus d’artère principale et plus de commerces… Mais peu importe, car comme on dit en France, tous les chemins mènent à Rome! Et ici comme ailleurs, tous les chemins mènent à l’hypermarché. En milieu rural, il est difficile de mesurer à quel point la grande surface est devenue le temple de la vie sociale et de la consommation où toutes les typologies se croisent et font corps. […]
J’ai choisi de mener mon projet photographique sur le bitume du parking de l’Intermarché de Saint-Erme, construit en plein coeur géographique (et du coup stratégique) de la région Champagne Picarde au milieu des champs. Comme sur un tapis roulant, je glisse à la rencontre de ces passagers des grandes surfaces qui poussent leur caddie parfois presque vide. Je pose la question de leur présence, de la fréquence de leur visite, de leur raison d’être là, plutôt que celle d’aller faire leur marché chez des producteurs locaux dans une région rurale et agricole. Je photographie le spectacle des allées et venues en chariot, le ballet des voitures des habitants qui viennent se distraire ou qui viennent seulement échapper à la solitude. »
Vexin-Vie
Romain Cavallin
Exposition du 18 septembre au 8 novembre 2021
Parc de la Foulerie - 60240 Chaumont-en-Vexin
« Durant quatre mois, j’ai parcouru les communes du Vexin-Thelle en quête de réponses. J’ai débuté cette résidence artistique dans la maison Avron, l’ancienne résidence d’un acteur de théâtre, et de sa femme, psychanalyste et sculptrice. Ils l’ont légué à leur mort à la commune de Hardivillers- en-Vexin. Dans cette maison, il y avait une salle de répétition que j’ai transformée en camera obscura, un immense appareil photo grandeur nature, et en laboratoire argentique. Ainsi, il était possible de prendre des photos avec la maison, toujours avec le même cadrage. Mon approche de travail était univoque: inviter les habitants à venir se faire photographier devant cette salle de répétition. Et par la même occasion leur proposer un portrait effectué par mes soins avec un appareil photographique plus mobile. Ainsi, je me suis déplacé pour aller à leur rencontre et j’ai été amené à photographier le territoire dans toute sa largeur.
Autour de la maison Avron, j’ai donc photographié les habitants dans des lieux de rencontre: des parcs municipaux, des parkings de centres commerciaux, des plaines de jeu, des salles des fêtes, des gares, des clubs de sports mais aussi chez eux. Cette exposition est une tentative pour reconstruire l’identité de ce territoire à travers le prisme photographique. Le Parc de la Foulerie devient le foyer culturel et artistique occupé par les habitants eux-mêmes, qui acceptent de s’y retrouver, et par là même, de figurer dans celle-ci. »
Sur les terres de l'Oise Picarde
Martin Becka
Exposition du 18 septembre au 8 novembre 2021
Musée archéologique de l'OIse - Les Marmousets, 60120 Vendeuil-Caply
Après avoir arpenté les chemins et paysages de l’Oise Picarde en 2019-2021 Martin Becka nous propose ici une série photographique réalisée au cours de sa résidence sur le territoire de la Communauté de communes de l’Oise Picarde. Ce travail s’inscrit dans sa démarche autour des questions liées au temps, à l’espace et au médium photographique lui-même. Plutôt que d’adopter la forme d’un inventaire attendu d’images commune par commune, cette série sur le paysage rural est construite à partir d’une multitude de fragments glanés au gré des déplacements de l’auteur sur ce territoire, comme à partir de pièces d’un puzzle.
C’est en organisant sur le dépoli de sa chambre photographique l’emplacement des droites, des courbes, des formes et en attendant patiemment que la lumière dégage le moment venu une forme ou pose une ombre que le photographe a saisi l’atmosphère singulière de chacun des lieux photographiés. Le choix de l’utilisation d’un support photosensible préparé et utilisé comme au XIXe siècle contribue à transfigurer les sujets réels, dont certains familiers, en univers plus mystérieux et plus énigmatiques. Par cette approche, l’actualité même des images est mise en doute et le regard sur le sujet oscille entre présent, passé, futur, à la frontière ténue entre imaginaire et réel. Ces photographies sont une invitation à promenades et flâneries, pour (re) découvrir, apprécier et rêver ce territoire de l’Oise Picarde dans sa complexité, ses contrastes et sa diversité.
Le décor
Frédéric Stucin
Exposition du 19 septembre au 18 décembre 2020
Maison Diaphane - 16 rue de Paris, 60600 Clermont-de-l’Oise
Exposition en partenariat avec le magazine Fisheye
Pendant le confinement, le photographe Frédéric Stucin a arpenté les rues de la capitale, transformant l’espace public en autant de scènes étranges et énigmatiques. Un formidable décor dans lequel l’écrivain Didier Daeninckx a imaginé une fiction originale.
« C’est la voisine de gauche qui a entrouvert sa porte et pointé le bout de son masque. Elle avait eu le temps de me dire que Georgette avait fui la capitale au milieu du mois de mars, comme des centaines de milliers d’autres Parisiens, avant que son mari ne revienne de la promenade urineuse du cabot et ne lui intime l’ordre de rentrer d’un froncement des sourcils. Les hôtels affichaient vide, tout comme les restaurants… »
Extrait de la nouvelle Sans contact, écrite pour Fisheye à partir des photographies de Frédéric Stucin.
AZIMUT
Tendance Floue
Exposition du 19 septembre au 8 novembre 2020
Espace Séraphine Louis - 11 rue du Donjon, 60600 Clermont-de-l’Oise
Exposition en partenariat avec le musée Nicéphore Niépce et Tendance Floue
Paysage dicible
Gaël Clariana
Exposition du 26 mars au 9 mai 2021
Salon des émergents, maison Diaphane - 16 rue de Paris
60600 Clermont-de-l’Oise
" La petite photographie noir et blanc, de format 6 cm x 8,8 cm conservée de Gabriel, mon arrière-grand-père, garde-chasse et chasseur témoigne de cette pratique ancestrale et culturelle qu’est la chasse. La chasse trouve sa source en tant que pratique culturelle à la Révolution, au travers des cahiers de doléances. Elle n’est pourtant plus une nécessité.
La chasse ne serait-elle plus que spectacle ? Question légitime. Le paysage est une construction mentale et ce travail photographique se veut en être une traversée. Le paysage, au centre de ce travail s’envisage comme une enquête photographique
qui nous fait ressentir par l’observation et la contemplation notre relation au paysage ; et aussi les usages qui l’habitent.
En se revêtant d’orange, les chasseurs se rendent visibles pour l’homme et se démarquent des couleurs du paysage. Tel un uniforme, cette couleur orange devient spectaculaire et intrigante, alignement de petites figurines armées, chasseurs dans l’attente, postés, émergeant à peine du végétal. Cela s’apparente à des situations humaines dans le paysage.
D’autres images évoquent les objets de chasse disposés dans le paysage afin de mieux maîtriser l’animal. Agrainoirs, appelants mais aussi miradors, ces fameux objets deviennent sculptures dans une vision déformée d’une certaine réalité.
Ainsi s’achève le voyage d’Alice.
Garden of delight
Nick Hannes
Exposition du 26 mars au 9 mai 2021
Espace Séraphine Louis - 11 rue du Donjon - 60600 Clermont-de-l'Oise
"Dubaï n’évoquait pas grand-chose pour moi. Au mieux, quelques réflexions et préjugés.
Je loge à Deira, le centre historique de Dubaï. Mon hôtel est situé sous la trajectoire des avions et juste à côté d’un minaret. La chambre sent l’humidité, mais elle est bon marché selon les critères locaux. En bas de ma fenêtre, le monde entier se côtoie dans un grouillement de vie. Manutentionnaires poussant des charrettes à bras, Indiens à vélo, Africains aux vêtements bigarrés, femmes russes les jambes nues, musulmans occupés à prier sur le trottoir, vendeurs de rue louches (« Watch mister? iPhone? Good Price! ») et, le soir, prostituées aguicheuses. Dans les rues alentour, des cartes de salons de massage sont en permanence glissées dans la fente des portières des voitures parquées. Avec, dessus, des photos de beautés exotiques et un numéro de téléphone.
Je descends dans le métro au Baniyas Square. Il plonge aussitôt sous la Creek pour refaire surface dans la Dubaï moderne. La première impression que donne la ville est franchement impressionnante. Par la fenêtre du dernier wagon, je découvre, ébahi, le cortège interminable des gratte-ciel qui bordent Sheikh Zayed Road. C’est haut, Dubaï. Dubaï UAE.
Dubaï est belle. Dubaï est sûre. Dubaï est sous contrôle.
Mais Dubaï n’aime ni le hasard ni l’aventure. Ici, on préfère éviter l’imprévu.
Où sont les musiciens de rue, les enfants qui jouent au foot, les gamins qui traînent ? Où sont la scène musicale underground, les graffiti, les surprises qui vous attendent au tournant ? La couleur locale, la poésie, les marges, l’âme de cette ville ? Et mon choc culturel, où est-il ?"
À travers l’horizon
Emil Gataullin
Exposition du 29 mars au 19 mai 2019.
Espace Séraphine Louis - 11 rue du Donjon - 60600 Clermont-de-l'Oise
Il voit ce que nous ne voyons pas.
« Emil Gataullin est capable de transformer les situations les plus banales en moments à part, il nous enchante avec presque rien. Et c’est là, précisément, que réside la magie de son talent.
L’œuvre d’Emil Gataullin, si l’on peut déjà parler d’œuvre, n’avait guère été montrée à l’Ouest quand, en 2014, le jury des Alfred Fried Awards l’a remarquée. Gataullin avait soumis des photographies en noir et blanc sur la vie d’un village russe, dont il se dégageait une poésie calme et légèrement mélancolique. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour entendre Gataullin qualifié de Cartier-Bresson russe.
Emil Gataullin ne s’intéresse ni aux héros russes, ni aux réponses aux problèmes classiques de la Russie. Il ne dénigre ni n’accuse, il ne juge pas et il n’est pas cynique. Dans cette forme d’ascèse politique, Emil Gataullin veut des « images ouvertes », qui n’imposent rien au spectateur, sinon de les contempler. C’est pourquoi il refuse de se voir enrôlé sous quelque bannière que ce soit. Il accepte rarement les commandes, cultive la solitude et diffuse peu ses photographies.
Ces voyages intimes, ces retours dans son enfance, Emil Gataullin les entreprend, le plus souvent sans commande – il se rend dans des bourgs et des villages. Il n’aime pas la ville où il habite maintenant. Son tempo lui est étranger, il se sent mal à l’aise avec la politique de Moscou, n’aime pas entrer dans les salles de rédaction, et s’intéresse peu à la presse magazine. Moscou, pour Emil Gataullin, est « insincère », parfois « prétentieuse ». Cela ne résonne pas avec ce qui le touche.
On peut se demander si ce n’est pas un pays qu’il idéalise. Emil Gataullin connaît « les pauvres de là-bas », il connaît les sites industriels abandonnés et les routes envahies par la végétation, l’émigration des jeunes et des actifs, l’effondrement des systèmes d’alimentation électrique et de chauffage collectif, mais aussi le froid glacial des vents arctiques, les vêtements rigides sur les cordes à linge, ainsi que l’ignorance crasse. Mais loin de Moscou, il voit aussi « cette clarté, cette honnêteté, cette authenticité ». Il est en quête d’un temps différent, ralenti, et il veut en témoigner dans ses images, lesquelles, sans enjoliver ni donner une vision romantique de la réalité, sont exemptes de toute trace de violence. Emil Gataullin photographie des choses simples. Ces photographies ne recèlent aucune information, ne racontent aucun événement. Elles invitent simplement le spectateur à trouver le sens des images pour lui-même, car ce n’est pas ce qui est décrit qui est important et qui compte, mais la manière dont cela doit être vu.
L’appareil le fait parler, en temps normal, il aime se taire. »
Emmy's world
Hanne van der Woude
Exposition du 24 mars au 29 avril 2018.
Espace Séraphine Louis - 11 rue du Donjon - 60600 Clermont-de-l’Oise
Hanne van der Woude, en partageant pendant 5 ans les vies de Emmy Eerdmans et Ben Joosten, au-delà des personnalités artistiques libres et fortes qu’elle décrit, nous parle d’indépendance et de liberté, de crativité dans le grand âge, du vieillissement et de la mort, d’attention à l’autre, d’amour, de tendresse, de relations intimes et d’amitié intergénérationnelle…
Vieillir et rester dans l’enchantement de chaque instant qui passe, vivre intensément joies et douleurs, en étant vrai à soi-même et aux autres ; nous ne sommes peut-être pas des Emmy ou des Ben, mais qui n’aimerait pas cultiver en soi ce qui leur ressemble et dont Hanne van der Woude nous rend image ?
« Tous les 3, nous travaillions souvent en même temps – Emmy réalisant des travaux bizarres dans et autour de la maison et son mari Ben surveillant l’impression d’une épreuve, pendant que je faisais de mon mieux pour les capter l’un et l’autre dans leur environnement. Absorbés que nous étions dans nos propres activités, nous avions tendance à nous cogner les uns dans les autres dans le jardin, déambulant parmi les vieux arbres, les groseillers envahis par la végétation, et la formidable berce haute comme un homme. En un rien de temps, je fis partie de leur foyer. Ils m’acceptèrent comme ils l’auraient fait d’un chat errant arrivé sur le pas de leur porte.
Je rencontrais Ben par hasard en 2009. Je lui demandais si je pouvais faire son portrait et il m’invita chez lui, me laissant vagabonder librement autour de l’ancienne école dans laquelle il vivait. Dans l’un des greniers, bourré de vieux journaux et autres papiers, je croisais Emmy. « Pouvez-vous allumer la lumière » demanda-t-elle avant de faire demi-tour « à moins que vous n’en ayez pas envie ? ». J’étais intriguée ; pas seulement par son attitude directe et désinhibée, mais aussi par son côté hors du temps, même si elle avait 78 ans.
Comme son mari, Emmy était opposée aux conventions sociales, sa liberté personnelle guidant sa ligne de conduite. Elle passait autant de temps à peindre qu’à veiller sur sa pintade ou à collecter différents matériaux qui « pourraient être utiles un jour ». Elle est comme l’eau – dans un flux constant. Je me sentais attirée par cet endroit, et y retournais de plus en plus souvent, en grande partie à cause de cette femme intangible et cet environnement quasi surréaliste. Les années qui suivirent virent se transformer une affection mutuelle en une amitié intime.
« Mon frère, Egbert, » annonça Ben un jour, « vit sur une montagne dans le sud de la France. Je crois que j’aimerais lui rendre visite. » Ce fut notre premier voyage ensemble. Arrivée là-bas, je réalisais qu’Egbert partageait leur besoin de liberté. Couleur de bronze et sculpteur, il avait côtoyé des artistes majeurs des années 60, mais avait tourné le dos à leur style de vie. Il passa de nombreuses années en bord de mer, avant de finalement trouver cette montagne, où il poursuivit sa vie dans une cabane délabrée. La radio néerlandaise était sa fenêtre sur le monde ; ses journaux intimes un registre où noter ce qu’il faisait ou ce qui croisait son chemin.
Les frères étaient très attachés l’un à l’autre, et en 2012, quand Egbert dépensa ses derniers euros dans un billet de train pour les Pays-Bas et arriva à leur porte sans s’être annoncé, Ben et Emmy l’accueillirent. Il s’avéra être malade et en phase terminale, et ils prirent soin de lui tendrement jusqu’à sa mort quelques mois plus tard. Ils eurent à peine le temps d’encaisser cette perte avant que ne soit diagnostiqué chez Ben un cancer métastasé. Une fois de plus, Emmy fit tout ce qu’elle pouvait, cette fois s’occupant de son mari avec amour pendant les derniers jours de sa vie.
J’ai passé 5 ans immergée dans leur monde, tentant de chroniquer leurs vies remarquables par le film et la photographie. »
La Buanderie
Arnaud Chambon
Exposition du 22 février 2018.
Pavillon Foix-Chaslin, CHI site de Fitz-James.
Broken House
Vincent Marcq
Exposition du 30 janvier au 7 avril 2017
Maison Diaphane - 16 rue de Paris - 60600 Clermont-de-l’Oise
Vernissage le vendredi 27 janvier à 20h
« Pour Baudrillard, la civilisation urbaine voit se succéder à un rythme accéléré les générations de produits, d’appareils, de gadgets, en regard desquels l’Homme paraît une espèce particulièrement stable. Cette saturation se retrouve non seulement dans les objets, mais aussi dans notre espace habitable. Dans ce travail, j’essaie de mettre en place une réflexion autour de l’espace du garage comme d’un endroit «entre deux». C’est dans cet espace, où règne une esthétique du désordre, que l’on retrouve l’esprit d’une société de la reconstruction, de l’objet non achevé. Ces lieux devenus espace de stockage, de transition, d’attente, nous donnent une archéologie de notre contemporain, où se montre le déclin d’une société de consommation qui commence à saturer et encombrer nos espaces.»
Vincent Marcq
Tergnier, la cité modèle
Guillaume Herbaut
2016
Tergnier, la ville des cheminots. Raoul Dautry, ingénieur de la Compagnie du chemin de fer du Nord, avait construit après la Première Guerre mondiale une cité ouvrière pour les employés de la société. Une cité qui se voulait emblématique, un modèle d’architecture mais aussi de vie. Les logements étaient attribués selon la taille des familles et non selon le poste hiérarchique. Chaque pavillon possédait un jardin. « Tout ce qui aurait pu rappeler l’ancien coron a été banni ». Toutes les infrastructures étaient pensées pour créer un esprit de corps tourné vers l’entreprise. Les plans de la cité-jardin avaient été tracés en s’inspirant de la forme des roues de locomotive. Tergnier était un symbole de la société cheminote idéale. La vie était rythmée par le bruit des trains arrivant au dépôt ou au centre de triage, par les sonneries appelant les cheminots au travail. Après 1945, la cité-jardin, aux deux-tiers détruite par les bombardements américains, est reconstruite différemment. L’esprit de l’époque a changé. L’habitat pavillonnaire est abandonné, faisant place à de petits logements collectifs influencés par l’architecture de Le Corbusier.
Tergnier compte aujourd’hui 15 000 habitants. La ville est touchée de plein fouet par la crise économique. Les ateliers de la SNCF qui faisaient travailler 4 000 cheminots ne comptent plus que 600 employés, et les entreprises alentour ont peu à peu fermé. La cité-jardin n’est plus habitée uniquement par des agents SNCF. Pourtant l’esprit cheminot, celui de la solidarité et de l’entraide, résiste à la grisaille générale.
Photojournaliste, Guillaume Herbaut est né en 1970 à Paris. Son travail documentaire, plusieurs fois récompensé interroge les lieux chargés d’Histoire dont il interroge les symboles et la mémoire.
Paysages orientés
Mathieu Farcy
Exposition du 22 avril au 17 juin 2016
Maison Diaphane - 16 rue de Paris - 60600 Clermont-de-l’Oise
Vernissage le vendredi 22 avril à 19h
« Paysages orientés est un projet questionnant le rapport que l'Homme entretient au paysage dans deux types de lieux : les belvédères et les infrastructures de haute montagne. Ces infrastructures greffées orientent toutes deux le rapport au paysage.
Ces lieux, dont l'intérêt est désormais attesté par le sigle « panorama » sur la carte routière, offrent au spectateur la certitude de la rencontre d'un paysage objectivement considéré comme beau.
Chacun y expérimente le paysage, tout en étant orienté tacitement. »
Photographier pour reconstruire
Archives photographiques du MRU en Picardie
Exposition du 1er mars au 21 juin 2016
Maison de l’architecture, Amiens
La Picardie a subi d’importantes destructions liées à la Seconde Guerre mondiale. Très tôt le ministère en charge de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) a mis en place un service photographique chargé d’enregistrer les actions de l’État sur le terrain afin de convaincre les élus et les associations de sinistrés mais aussi la presse et le grand public de son efficacité. Entre 1945 et 1964, plusieurs photographes salariés du ministère ont régulièrement visité les départements et les villes picardes.
Cette exposition, si elle concerne la Reconstruction de la Picardie comme sujet, cherche avant tout à mettre en avant les qualités esthétiques et documentaires du fonds du MRU en valorisant le travail des opérateurs salariés du ministère. C’est à la Maison de l’architecture d’Amiens que Diaphane décline aujourd’hui cette exposition conçue pour les Photaumnales 2015 à Beauvais.
En collaboration avec et le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et le ministère du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité.
Une géométrie par la lumière
Denis Baudier
Exposition du 22 mars au 30 avril
Bibliothèque municipale de Clermont
Livres fermés, livres ouverts, Denis Baudier propose un travail sur l’espace, la géométrie et la physique... La maison Diaphane et la bibliothèque, c’est à 2 pas, autant dire qu’on est quasi voisins.Et en plus on s’entend bien ! Alors de fil en aiguille, on a parlé échange de bons procédés, mutualisation.Résultats : des photographies qui viennent se nicher dans les rayons de la bibliothèque municipale, et des bibliothécaires qui vont venir référencer les livres photo de notre pôle ressource. Le tout au bénéfice du public, de part et d’autre…Diaphane, c’est aussi un pôle ressource, ouvert au public sur rendez-vous
DIAGONAL / 2X16
Résidences photographiques en France
Exposition jusqu’au 10 avril 2016.
Diaphane fait partie des seize structures qui participent à cette exposition collective, dont le commissariat a été confié à Nathalie Herschdorfer. Chacune des structures membre du réseau Diagonal a été invitée à proposer l’un des artistes qu'elle a accueilli en résidence. Pour Diaphane, Lars Tunbjörk, en résidence à Beauvais en 2012.
Une exposition proposée par le Réseau Diagonal, en partenariat avec la Mairie du 20ème arrondissement de Paris, au Pavillon Carré de Baudoin. Le Réseau Diagonal est le seul réseau national et européen réunissant des structures de production et de diffusion de la photographie contemporaine qui se consacrent également au développement de pratiques d’éducation à l’image.
Jonction
Exposition collective
Expostion du 15 janvier au 28 février 2016
Espace Séraphine Louis, 11 rue du Donjon - 60600 Clermont
Photographies de Michel Kempf, John Davies, Bernard Plossu, Michel Vanden Eeckhoudt, Edith Roux, Quentin Derouet, Valentine Solignac et Fransisco Supervielle.
A l’heure de la fusion des régions Picardie et Nord - Pas-de-Calais, il semblait intéressant de puiser dans la collection du Centre Régional de la Photographie Nord-Pas-de-Calais, à Douchy-les-Mines pour proposer un voyage en images, une traversée de la nouvelle région.
Jonction, c’est le lien qui se crée entre nos territoires et qui se tisse également entre deux structures photographiques : Diaphane, pôle photographique en Picardie soutient la création et la diffusion de la photographie par des actions qui s’inscrivent sur le territoire, à l’échelle de la ville, du département et de la région Picardie.
Le CRP (Centre Régional de la Photographie Nord-Pas-de-Calais), créé en 1982, est un centre d’art contemporain spécialisé en photographie. Grâce à son soutien actif à la création contemporaine, il interroge, au travers de sa programmation artistique et culturelle, la place de l’image dans la société et son rapport avec l’histoire. Jonction c’est aussi le croisement d’approches artistiques qui décrivent un territoire.