Aurore Valade Rittrati Torino Exposition présentée à Hong Kong en 2016. «Cette série réalisée par l’artiste en Italie s’inspire des portraits de la renaissance italienne et des vedute, aussi bien que d’images ethnologiques en jouant sur différents modes de représentation et de récit. Chaque image s’offre comme une chronique du quotidien où les objets ramènent à l’identité dupersonnage et à l’actualité contemporaine.» «Les photographies d’Aurore Valade sont construites selon trois genres de la peinture classique : le portrait, les scènes d’intérieur et les vedute. Chaque composition naît d’un minutieux travail de photomontage et de retouches. Mais, en dépit des interventions techniques et des redéfinitions, elles maintiennent une force réaliste et restent fidèles à la vérité du moment effectif de la prise de vue. Le travail d’Aurore Valade renvoie à un essai du poète et critique allemand Rainer Maria Rilke intitulé Notes sur la mélodie des choses (1898), dans lequel il engage une réflexion sur le thème du portrait dans les oeuvres d’art. Dans les écrits de Rilke, la vue sur le fond est semblable à une mélodie, comme si chaque personnage faisait partie d’un choeur, la voix de chacun contribuant à créer l’harmonie de l’ensemble. Selon le poète, ce n’est donc pas la reproduction fidèle du personnage qui fait naître la possibilité de la relation. Plus importantes sont, en revanche, la représentation et la compréhension du « monde » dans lequel le sujet vit, du monde qui se cache derrière la figure. Un espace qui, dans les travaux présentés à Arles, se présente comme un intérieur chargé d’objets et de souvenirs, un espace qui s’ouvre sur la vue en perspective de la ville ou sur le monde commun et
globalisé dont témoignent les médias – le journal, la télévision – présents sur les photographies.»
Maria Cristina Strati
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Aurore Valade Pleine air Aurore Valade, en résidence à Beauvais pour les Photaumnales 2008, s'est frottée à la ville et livrée à un un jeu d'exposition de l'intime dans l'espace plublic. «Pendant plusieurs mois, j'ai passé des annonces dans la presse locale afin de trouver des modèles prêts à me livrer leur intimité. Il s'agissait de faire rejouer des scènes privées dans un espace public, extérieur, urbain. La ville est posée comme un décor, les corps théâtralisés à outrance. Ils offrent au regard des sentiments et des postures exacerbées où les moments d'intimité sont paradoxalement exhibés. Se crée ainsi une étrange permutation entre intérieur et extérieur où ce qui devrait être joué dedans et joué dehors. La ville est habitée, un peu comme à la maison, et se peuple de personnages improbables, tous issus de la vie quotidienne. Au supermarché, au bar, comme à la boîte de nuit, c'est partout un peu la fête : un lieu pour tous les débordements." Comme pris en flagrant délit d'intimité, ses personnages interprètent sur la scène publique de tarmac... Aurore aime cette exposition des sentiments. |