DIAPHANE MONOCHROME RVB 01

 exposition couleurs hong kong big
Beatrix Von Conta (2017)

Mirage


 Couvrant une superficie de 1104 km2, dont seulement 20 % sont constructibles vu le relief montagneux, Hong Kong est à la fois compression et dilatation. Le « Mirage » ne se résume qu’à 40 % de sa superficie, les 60 % restants sont formés par les « Nouveaux Territoires » annexés par l’Empire britannique en 1898. Situées sur la côte sud de la Chine, ces étendues paysagères au relief volcanique sont parcourues de chemins de randonnée, constellées de villes dortoirs austères et tentaculaires pour absorber le flux des migrants chinois et parsemées de villages en tôle aux populations d’une grande précarité. Hong Kong est un fascinant et déroutant patchwork, un laboratoire paysager échappant à toute logique, orienté vers un futur qui semble faire l’impasse sur le présent.

Beatrix von Conta, née à Kaiserslautern en Allemagne, s’installe en France en 1975 comme photographe. Son travail est représenté par la galerie
Le Réverbère à Lyon France depuis 1992.

Von Conta Derive des rives
Beatrix Von Conta ( 2016)

Dérive des rives


Exposition présentée à Hong Kong en 2016.

Beatrix Von Conta réalise la série Dérive des rives lors d'une résidence de création itinérante sur le Rhône. Avec ce travail, elle reprend un dispositif d'installation de miroirs, déjà mis en œuvre dans les séries Miroirs aux alouettes et Surface de contact.

 VON CONTA Beatrix Timisoara 2009 BD 2
Beatrix von Conta (2010)

Timisoara
Destinations Europe


 

 A Beauvais, le voyage est à portée de regard. L’aéroport au nord de la ville dessert en effet de nombreuses villes européennes. Diaphane a imaginé une passerelle photographique entre Beauvais-Tillé et ces destinations, en envoyant chaque année plusieurs photographes à la découverte du lieu de leur choix.

A Timisoara, Beatrix von Conta a fait « l’expérience enchantée d’une ville aux extrêmes, entre décrépitude et renaissance. Entre bruit de voitures, murs lépreux, usines hors toutes normes environnementales et végétation sublime infiltrée jusqu’au coeur des cités grises en béton lépreux. Comme un pied de nez vital. Ville compactée, stratifiée, emboitée où tout se défait en même temps.».

Beatrix von Conta, née en Allemagne, vivant en France, questionne depuis 25 ans avec une distance critique et sous des formes et approches différentes la fragilité du paysage et sa mutation inexorable. Elle est représentée par la galerie Le Réverbère à Lyon depuis 1992. 

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Beatrix von Conta (2007)
Coupures / Reprises 

Beatrix von Conta, photographe invitée en résidence à Beauvais à l'occasion des Photaumnales 2007, a parcouru la ville du centre à la périphérie. Elle a crée, par une accumulation de fragments, une vision stratifiée de l’espace urbain.
Un livre, coupures/reprises, accompagné d'un texte de Jean-Pierre Nouhaud a été édité au décours de cette résidence aux éditions Creaphis.

"Les frontières de la ville, limites imaginaires". Cette indication précédait ma venue à Beauvais : une commande photographique c’est d’abord des mots. Les images viennent après. Les seules images de la ville dont j'avais connaissance étaient des photographies aériennes montrant une ville détruite par les bombardements allemands de 1940. Des champs de pierres, une ville à terre. Le présent anéanti. On rencontre une ville, comme on rencontre un inconnu. Rien n'est neutre. La première fois risque d'être décisive. La relation future en portera l'empreinte. Il y a des villes qui par leur beauté éclatante séduisent sans détours. D'autres dont l'unité architecturale comble le désir d'esthétique mais procure une sensation étrange d'inachevé. D'autres encore qui exigent un long et patient apprentissage de leurs codes secrets. Et puis celles qui tels des puzzles aux pièces manquantes demandent l'effort d'explorer les cases vides et de se perdre dans un patchwork d'histoire(s).

Ce sont des villes sans "tour operator" où même le petit poucet risquerait de s'égarer. Des villes qui ressemblent au grenier de l'enfance. Tout peut y arriver. Beauvais fait partie de celles-ci. La ville m'est apparue sous un éclairage d'hiver comme un organisme vivant, hétéroclite, composé de nombreuses cellules agglomérées au fil du temps autour d'un noyau que la guerre aurait vidé de son centre. Tissée d'une multitude d'espaces, de formes et de lumières, elle s'étend, grignotant la plaine, tout en restant à la recherche de son équilibre fragile. Ses frontières s'avèrent multiples. Elles apparaissent au coin d'une rue, à l'angle d'un mur, au bout d'un lotissement. Autant d'arrêts, autant de respirations, autant d'instants où l'imaginaire comble les interstices et dépasse le réel. Mon travail sur Beauvais restitue cette notion de multiple, de strates d'histoire(s).

Ce sont des images dans lesquelles l'arête, le bord, la limite sont à la fois coupure et lien subtil, juxtaposant et superposant des espaces différents dans une même prise de vue. La frontière a des airs de cicatrice. Le végétal, omniprésent à Beauvais, griffe de sa présence les espaces intermédiaires. A l'éclatement des images et leur complexité répond une série de portraits d'habitants réalisés dans "la cour aux briques rouges" en bas de mon "chez moi" provisoire. Retour à l'intime dans un temps re-centré qui exige de faire tomber d'autres frontières afin d'être au plus juste de soi et de l'autre. Que restera-t-il au fil du temps et parfois malgré nous, de ce qui aujourd’hui tisse notre quotidien ? Quels seront les événements, les images, qui vont émerger visiblement, durablement, laissant sous la surface du souvenir ce que le filtre du temps n’a pas retenu?
Beatrix von Conta.